Pour un traité ambitieux de lutte contre la pollution plastique

assemblée nationaleLe mercredi 24 mai 2023

A quelques jours de la 2e session de négociation du traité international pour lutter contre la pollution plastique, j'ai eu l'occasion d'ouvrir la conférence déidée, organisée à l'Assemblée nationale par mes collègues Jimmy Pahun et Philippe Bolo.

L'objectif présenté requiert la mobilisation de chacun tout au long du processus de négociation et l'Assemblée ne pouvait que saisir l’opportunité de cette 2e session à Paris pour afficher sa volonté d’aboutir à un accord contraignant et ambitieux. Nous avons pu compter sur la présence de nombreux élus, parlementaires de tous bords, montrant ainsi l'unité politique sur le sujet, ainsi que des scientifiques, des associations environnementales, des acteurs de l’économie circulaire et grands groupes privés. Si les solutions peuvent varier d’un groupe politique à un autre, nous partageons unanimement cette volonté de mettre un terme au fléau que représente cette pollution.

Face à la pollution plastique, nous avons déjà oeuvré sous le mandat précédent, par l’adoption à l’unanimité de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en 2020, qui a considérablement accéléré l’indispensable transition vers un modèle de production et de consommation plus vertueux, en amont comme en aval de la chaine.

En 2020 également, le député Philippe Bolo et la Sénatrice Angèle Préville ont rédigé un rapport très important dans le cadre de l’Office parlementaire des choix techniques et scientifiques. Travail qui a notamment abouti à l’adoption à l’unanimité des députés d’une résolution appelant à un traité international ambitieux contre la pollution plastique. Ensuite la loi Climat et Résilience a été l’occasion d’approfondir certains sujets comme le développement du vrac et l’avenir du polystyrène dans les emballages alimentaires. Le groupe démocrate en septembre dernier a également déposé un texte visant à lutter contre les plastiques dangereux pour l’environnement et la santé, adopté à l’Assemblée et qui attend d’être inscrit à l’ordre du jour du Sénat.

Du fait de leurs propriétés physiques et chimiques, en particulier de leur taille, de leur volatilité et des additifs qu’ils contiennent, certains plastiques présentent des dangers pour l’environnement et la santé humaine, doublés des défis en matière de tri et de recyclage. En effet, quand on pense au plastique, on pense avant tout aux emballages qui se retrouvent dans la nature et dans la mer, puis dans les systèmes digestifs des animaux marins, causant maladies, troubles et la mort de plusieurs centaines de milliers d’animaux marins par an. Problème exposé et connu, la présence des déchets plastiques dans le monde pourrait encore doubler d’ici à 2040 prévient l’ONU, si aucun changement n’est opéré. Pour l’espèce humaine, la pollution chimique peut s’avérer tout aussi dangereuse par une exposition durable au microplastique, pouvant affecter nos cellules.

Ils méritent donc d’être remplacés par des alternatives réemployables ou substituer par d’autres matériaux. C’est le cas notamment des plastiques à usage unique que la France souhaite interdire totalement en 2040.

On peut toutefois constater des avancées importantes et des changements de production. Les conférences, les débats, les rapports et les recherches d’études à ce sujet illustrent parfaitement l’esprit de dépassement des clivages, essentiel, voire vital, pour concrétiser notre devoir de protection de l’environnement. Les enjeux de la négociation pour un traité contre la pollution plastique sont immenses, et doivent se faire en toute transparence autour de toutes les parties prenantes.

Par ailleurs, je suis consciente que certains plastiques aient leur utilité, certains resterons même indispensables à des usages spécifiques.

Des débats très intéressants, et un signal fort de l'Assemblée nationale dans la lutte contre la pollution plastique !